Il existe plusieurs méthodes de gestion de projets. Chacune propose une manière différente de gérer les équipes, les ressources matérielles et financières, les tâches, etc. C’est l’expérience qui permet, par la suite, d’en dégager les avantages et inconvénients.
Si vous avez un minimum de connaissances sur les méthodes de gestion de projet, vous avez sûrement déjà entendu parler des méthodes agiles et Scrum. La méthode Scrum étant la méthodologie agile la plus utilisée. Certains la considèrent comme étant démodée, mais elle n’est pas en reste par rapport aux autres.
Qu’est-ce que la méthode agile Scrum ? Quels sont les avantages pour une entreprise ? Pourquoi choisir cette méthodologie de gestion de projet agile ? Quels sont ses atouts et ses faiblesses ? Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur Scrum dans ce scrum guide.
Méthode Scrum : définition
Scrum est une méthode de gestion de projet ou framework en anglais qui consiste à placer le client au cœur même des opérations.
C’est l’implication et la participation de ce dernier au projet qui garantit sa réussite. Scrum peut être compris comme étant un cadre de travail léger basé sur une approche participative, dynamique et empirique. Empirique parce que l’expérience occupe une place prépondérante dans le processus. Cette méthode agile s’appuie, par ailleurs, sur une démarche itérative et incrémentale. Les tâches sont découpées en scénarios consécutifs. Et elles sont répétées jusqu’à ce que la valeur ajoutée des résultats puisse répondre aux attentes de la clientèle.
Sa finalité est de permettre le développement rapide et avec une certaine flexibilité des produits ou services. Les équipes de projet (équipe scrum) partent d’une même base, avancent ensemble et fournissent des efforts pour atteindre un objectif commun. Elles se concertent régulièrement et se tiennent prêtes à réorienter le projet au fil du temps en fonction de l’évolution du marché, des changements de priorités et de besoins de la clientèle… C’est pour cette raison qu’on dit qu’elle est particulièrement adaptée aux projets visant à résoudre des problèmes complexes et en perpétuelle évolution.
Scrum est un terme anglais qui signifie « mêlée » en français. Scrum est assimilée à un jeu de rugby. Les équipes organisent plusieurs mêlées au cours du jeu. Une équipe scrum se concerte pour revoir ce qui a été fait, repartir sur une même base et se mettre d’accord sur la stratégie à adopter pour réorienter le jeu. Toutes les décisions prises à ce moment reposent sur l’expérience.
Quelles sont les valeurs Scrum ?
La réussite de Scrum repose sur le respect des 5 valeurs que nous vous avons détaillé ici-bas.
1. Le courage
Le plus souvent, la réussite vient du courage et non pas du talent. On peut être talentueux, mais ne jamais rien réussir parce qu’on n’a pas eu le courage d’essayer. Une équipe Scrum doit donc faire preuve de courage pour mener à bien et à terme les tâches qui lui sont confiées.
Le courage ici signifie :
- Être autonome.
- Savoir dire non et remettre en question une situation donnée lorsque c’est nécessaire.
- Savoir défendre ses idées quitte à entrer dans un conflit lorsque tout le monde est contre soi.
- Sortir de sa zone de confort.
- Oser poser des questions même si elles paraissent bêtes.
- Reconnaître ses erreurs, en faire part au reste de l’équipe et s’excuser.
2. Le focus
Le fait de rester concentré sur un seul aspect du projet et ne pas se laisser distraire rend plus efficace et plus productif. Cela ne sert à rien d’essayer d’accomplir plusieurs tâches à la fois lorsque les capacités et ressources sont limitées.
En agissant ainsi, on fait une énorme erreur. On pense pouvoir gagner du temps. Mais on prend le risque de compromettre la valeur ajoutée et la qualité attendues par l’utilisateur. À la fin de la journée, aucune tâche n’est accomplie alors qu’on n’a pas arrêté de travailler.
Lorsqu’on reste focus sur une tâche, on :
- Progresse plus rapidement dans ce qu’on fait.
- Fournit un travail de meilleure qualité.
- Est plus réactif face aux problématiques rencontrées.
- A une vision plus claire du produit/service à fournir et, par conséquent, des actions à mener pour atteindre les résultats escomptés.
- Est plus en phase avec les autres membres de l’équipe de projet puisqu’on œuvre tous pour l’atteinte d’un objectif spécifique.
- Arrive facilement à hiérarchiser les actions à mener par ordre de priorité.
3. Le respect
Chaque membre de l’équipe Scrum doit être traité de la même manière, quel que soit son niveau hiérarchique. Aucune voix ne doit être supérieure à une autre, toutes les compétences s’apprécient et tous les avis se valent. Tout acte de leadership doit être encouragé même s’il ne vient pas de la sphère dirigeante.
Le respect mutuel est indispensable à l’instauration d’un environnement de travail bienveillant. Il permet d’éviter les conflits d’intérêts et facilite la résolution des problèmes.
4. L’engagement
Certes, les membres de l’équipe Scrum disposent d’une certaine autonomie dans la réalisation de leurs activités respectives. Mais pour que le projet soit réussi, il faut que chacun soit engagé envers le client, envers le projet et envers son équipe.
Ce n’est pas une option, mais une condition sine qua non à la concrétisation des objectifs fixés. Et c’est uniquement en procédant ainsi que chacun peut prendre les meilleures décisions. Chaque intervenant au projet doit donc faire preuve d’empathie, d’écoute intelligente et active, d’esprit d’équipe, d’originalité et d’innovativité.
5. L’ouverture
Pour pouvoir s’adapter aux changements et atteindre l’amélioration continue, les équipes Scrum doivent être ouvertes à de nouvelles idées, perspectives et compétences. Comme dit précédemment, tous les avis, propositions et hypothèses sont les bienvenues. Ils ont tous été motivés par un besoin de productivité et d’évolution.
Remarque : ces valeurs ne vont pas à l’encontre du principe de l’agilité et ne le remplacent pas.
Les principes fondamentaux de la méthodologie Scrum
La méthodologie Scrum repose sur 3 principes ou piliers fondamentaux à savoir : la transparence, l’inspection et l’adaptation.
1- Transparence
Pour faciliter la communication et la collaboration entre les équipes, toutes les informations utiles au projet doivent être compréhensibles et accessibles à tous en tout temps. Toutes les dispositions nécessaires pour que cela soit possible doivent donc être prises. La transparence concerne également les avis et le ressenti de chaque intervenant au projet. Il faut que tout le monde puisse s’exprimer librement sans avoir peur de se faire juger. Cela rejoint ce que nous avons dit ci-dessous concernant les valeurs « courage » et « respect ».
2- Inspection
Tous les intervenants au projet doivent faire preuve de diligence. L’inspection n’est pas uniquement réservée aux auditeurs. Les acteurs du projet doivent en faire régulièrement pour s’assurer qu’il n’y a pas d’écarts entre les prévisions et les réalisations. L’inspection ne concerne pas uniquement le produit. Il porte également sur le flux de travail, les pratiques et tout ce qui peut faire l’objet d’une amélioration.
3- Adaptation
Lorsqu’un problème est constaté (après inspection), il est parfois nécessaire d’opérer des ajustements. Et ce, pour ne pas compromettre l’atteinte des résultats escomptés pour la phase en cours. C’est là que la capacité d’adaptation est nécessaire. Les équipes doivent se tenir prêtes à réorienter leurs actions à tout moment pour servir les objectifs visés.
Quels sont les artefacts Scrum ?
Retrouvez dans les paragraphes ci-après les artefacts Scrum ou outils agiles utilisés dans la méthode Scrum.
Sprint backlog
L’adoption d’une organisation Scrum implique la restructuration des phases du projet en plusieurs sprints consécutifs. Ces derniers sont des phases opérationnelles qui durent 2 à 4 semaines au cours desquelles un nombre maîtrisé de tâches planifiées doivent être exécutées et achevées. Les sprints sont assortis d’objectifs précis et jalonnés de mêlées quotidiennes.
À la fin de chaque sprint, une version améliorée du projet est livrée au client pour validation. Et si tout se passe comme prévu, cette nouvelle version va servir de base pour le nouveau sprint à enchaîner. Le sprint backlog ou carnet de sprint en français définit la feuille de route à suivre pour réaliser les objectifs d’un sprint. Il est établi au moment de la planification dudit sprint et est mis à jour régulièrement par les intéressés pour que tous les intervenants du projet puissent suivre la progression des opérations.
Product backlog
Le product backlog ou carnet de produit est le cahier des charges à laquelle il faut se référer tout au long du projet. Il fait état de toutes les exigences du client concernant le produit/service à fournir. Le contenu du product backlog évolue au fil du temps avec les besoins du client.
Incrément
L’incrément est la version du produit intégrant l’ensemble des fonctionnalités achevées du sprint backlog en cours et des précédents sprints. Il doit être utilisable et fonctionnel.
Quels sont les rôles de la méthode Scrum ?
L’adoption de Scrum requiert la mise en place de 3 rôles spécifiques. Il s’agit du product owner, de l’équipe de développement et du Scrum master.
1- Product owner
Le product owner ou propriétaire du produit en français est le chef de projet. Le product owner représente le client ou l’utilisateur final. Son rôle est de veiller à ce que le produit soit conforme aux attentes du client que ce soit en termes de qualité ou de valeur ajoutée.
Le product owner est responsable du product backlog et gère les équipes en conséquence. C’est lui qui hiérarchise les actions à mener, suggère les ajustements et valide les tâches terminées.
2- L’équipe de développement
L’équipe de développement est constituée d’au moins 10 personnes pluridisciplinaires aux compétences complémentaires. On peut, par exemple, y trouver un architecte, un développeur, un juriste, un testeur, etc. L’idée est de disposer de toutes les compétences nécessaires pour créer le produit ou service sans avoir à faire appel à des collaborateurs externes.
C’est cette équipe de développement qui :
- Définit les fonctionnalités techniques à créer en fonction des besoins exprimés par l’utilisateur final.
- Prend en charge la réalisation du projet depuis le premier jusqu’au dernier sprint.
Tous les membres de l’équipe se positionnent sur un pied d’égalité. Les parties prenantes sont autonomes dans la réalisation de leurs tâches respectives, mais sont engagées les uns envers les autres, envers le client et envers le projet lui-même.
3- Scrum master
Le Scrum master est le coach. C’est lui qui :
- Booste et motive les équipes.
- Fait en sorte qu’il y ait une bonne communication, cohésion et organisation entre les équipes et leurs membres.
- Assiste les équipes dans la réalisation de leurs tâches.
- Aide les équipes à surmonter les difficultés auxquelles elles font face.
- Veille à ce que les valeurs et les piliers de la méthodologie Scrum soient bien respectés. Et ce, pour ne pas compromettre la réussite du projet.
Les avantages et inconvénients de la méthode Scrum
Comme toute autre méthodologie, la méthode agile Scrum a ses points forts et ses points faibles. Nous vous les avons tous exposés ci-après pour que vous puissiez bien peser le pour et le contre avant de la choisir.
Avantages de la méthodologie Scrum
Scrum est appréciée pour diverses raisons :
- Facilité d’appréhension : contrairement aux autres méthodes de gestion de projet, Scrum est plus facile à comprendre. Cela s’explique par le fait qu’elle soit plus ou moins liée avec notre mode de travail au quotidien.
- Intégration de la notion de produit minimum viable : le produit est déjà fonctionnel et utilisable au terme du premier sprint (fonctionnalités très basiques). Le client peut donc déjà le tester à ce stade pour voir ce qu’il en est.
- Processus simple et flexible : les étapes sont répétées jusqu’à ce que les résultats souhaités soient atteints. Il est donc plus simple de rattraper les erreurs commises.
- Satisfaction du client garantie : étant donné que le client participe à toutes les étapes du projet, les risques pour le produit/service final ne soient pas conforme à ses attentes sont minimes.
Inconvénients de la méthodologie Scrum
L’inconvénient majeur de la méthode agile Scrum réside dans sa difficulté de mise en œuvre. Comme expliqué dans les paragraphes précédents, il nécessite la mise en place de rôles spécifiques. Cela implique une modification assez radicale de la structure de l’équipe projet. Ce qui peut chambouler le fonctionnement. Outre cela, il n’est pas évident de rassembler toutes les compétences nécessaires à la conception du produit/service. Le recours aux services de collaborateurs externes est donc parfois inévitable.
Pour finir, l’équipe projet peut parfois être tentée de prendre des raccourcis pour atteindre les objectifs fixés. Or, cela peut avoir des impacts négatifs sur la qualité et la valeur ajoutée du produit ou service à créer.
FAQ – La méthode Scrum
Nous arrivons au terme de l’article portant sur la méthode agile Scrum. Passons à présent à la rubrique questions-réponses.
Scrum est appréciée pour sa flexibilité et son caractère itératif et incrémental. Cette approche place le client au cœur du projet. Celui-ci intervient à toutes les étapes et c’est lui qui oriente les actions à mener. Les erreurs sont donc assez simples à rattraper et la probabilité d’atteinte des objectifs fixés est assez élevée.
Par rapport aux méthodes traditionnelles de gestion de projet, Scrum permet une gestion de projet intelligente et souple des travaux à réaliser. Elle offre une meilleure visibilité quant à l’état d’avancement du projet et favorise l’entraide et le partage de connaissances.
La certification Scrum est, comme son nom l’indique, un certificat démontrant la capacité réelle d’une personne à appliquer comme il se doit les principes fondamentaux du cadre de travail Scrum à la résolution des problèmes du monde réel. Elle est obtenue suite au passage à un examen dénommé Professionnal Scrum Master (PSM).
Il existe 3 niveaux de certification Scrum : le PSM I, le PSM II et le PSM III.
L’idée de parler de scrum « mêlée » pour les projets, daterait de 1986, suite à une publication des professeurs Hirotaka Takeuchi et Ikujiro Nonaka. Toutefois, sa réelle modélisation et ses principes sont édictés dans le guide scrum par Ken Schwaber et Jeff Sutherland.